Formation des enseignants - projet ESPE
Formation des enseignants : casse des concours disciplinaires,
maintien de la mastérisation, danger pour les personnels des IUFM
Quel sort pour les étudiants et la formation disciplinaire ?
La nouvelle réforme de la formation des enseignants remplace les IUFM par les Écoles Supérieures de Professorat et de l'Éducation (ESPE) et bouleverse les concours et donc la formation.
A la fin de l’année de transition 2013/14, les étudiants reçus au concours et au M1 seront stagiaires la deuxième année, au lieu de l'être à l'issue du M2 actuellement. Ils seront certes stagiaires plus tôt, mais devront quand même préparer leur M2 tout en étant fonctionnaire-stagiaire. Et la nouveauté des reçus-collés est conservée : on peut être reçu au master et pas au concours et réciproquement. Que deviendront les reçus au master et pas au concours ? Ils constitueront un vivier de précaires que les établissements scolaires, de plus en plus autonomes (à l'instar des universités), pourront recruter.
Le cœur de la réforme précédente est donc conservé, à savoir la mastérisation, mastérisation qui avait été combattue par les enseignants-chercheurs lors du grand mouvement de 2009.
Les réformes Peillon-Fioraso c'est une licence interdisant l’essentiel de la formation disciplinaire avant le master, au nom du continuum Bac-3 / Bac+3 et des concours au contenu disciplinaire diminué. La « professionnalisation » se fait donc sur la base de la chute des connaissances disciplinaires, réduites à 1/6 de la note globale d'admission au CAPES. Cette professionnalisation, dans le cadre de la mastérisation, n'est pas forcément assurée par les personnels de l'ESPE, ce qui fait des ESPE des « écoles virtuelles ». Enfin la professionnalisation se fait en référence à un « référentiel métier » et non au concours obtenu, ce qui tend à détruire les statuts particuliers, les corps différents des enseignants.
Les missions et la place de ces ESPE consacrent la mastérisation et donc la fin des écoles d'application ministérielles après obtention du concours. La précipitation dans leur mise en place, tandis que les textes permettent un peu tout au niveau de quelle structure délivre les diplômes, encouragent une régionalisation-balkanisation où chaque région va avoir « sa » solution pour la formation des enseignants.
Le SNPREES-FO, avec sa fédération, la FNEC FP-FO maintient ses revendications : Le modèle ESPE c’est toujours la mastérisation, FO revendique le retour au recrutement par concours après licence et le retour à la formation professionnelle d'avant 2010, l'abandon des ESPE.
Quel sort pour les personnels ?
En Bretagne la précipitation de cette réforme, qui dépend en plus de celle sur l'enseignement supérieur et la recherche - dont la discussion va seulement commencer à l'Assemblée Nationale - fait qu'à ce jour les personnels de l’IUFM de Bretagne ont les plus grandes inquiétudes et interrogations sur leur devenir. On annonce que l'ESPE de Bretagne sera rattachée à l'Université Européenne de Bretagne (UEB) en 2015 voire 2016.
Le rattachement à l'UEB nouvelle mouture dans le cadre de la future loi Fioraso serait un premier bouleversement pour le rôle de l'UEB : de structure de coordination, elle se transformerait en une structure avec une école interne. Et la question qui se pose immédiatement après, c'est que deviennent les personnels des IUFM ?
Les Présidents des universités, le Président de l'UBO à qui sont rattachés les personnels de l'IUFM de Bretagne, ainsi que le recteur s'expriment en essayant de rassurer les personnels mais avec des scénarios qui ne sont pas exactement les mêmes, le recteur disant que les personnels IUFM ont « vocation » à intervenir dans l'ESPE (donc à passer de l'UBO à l'UEB), M. Olivard de son côté disant que les personnels auront le choix d'intégrer l'ESPE ou de rester à l'UBO et même qu'il serait possible d'intégrer les universités partenaires.
Cette situation est confuse, les personnels ne savent pas quelles implications réelles ont ces différentes possibilités. Les personnels, titulaires comme non titulaires, veulent savoir : leur poste sera-t-il maintenu ? Cela dépend-il de leur rattachement à tel ou tel établissement ?
Les personnels veulent des réponses, des garanties : pas de mutation forcée pour les titulaires et engagement de réemploi pour les contractuels.
Rennes, le 22 avril 2013
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