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Communiqué SNPREES-FO du 2 septembre 2009

Les « ressources propres » et la spéculation sur la masse salariale pour financer les Universités ?

NON aux « compétences élargies » des Universités (loi LRU)

NON à la privatisation !

 

Après le rapport de commission ATTALI remis en janvier 2008 qui préconisait notamment (cf.« décision 29 » du rapport) de « moduler les obligations de service des enseignants-chercheurs en fonction de leur activité de valorisation de la recherche », c’est maintenantla commission JUPPÉ-ROCARD qui doit se pencher, entre autres, sur l’enseignement supérieur afin de préparer « l’emprunt national » qui sera lancé début 2010… et remboursé par les générations suivantes. Installée par le Président de la République mercredi 26 août, elle doit rendre son rapport avant fin octobre 2009.

 

Parmi les trois « défis majeurs » que cet emprunt national est censé relever, le chef de l’État a en particulier cité « l'économie de la connaissance », avec notamment le développement — pour les universités — de « ressources propres qui seront le socle véritable de leur autonomie ». Ce que la ministre de l’enseignement supérieur appelle « moderniser l'université et l'enseignement supérieur ».

 

Dans la même veine, un rapport sénatorial d’information de la Mission de contrôle commune à la commission des finances et à la commission de la culture, de l’éducation et de la communication, attire l’attention du ministère — à propos du système d’allocation des moyens (SYMPA) aux universités — sur « la possibilité de placer trimestriellement les sommes reçues au titre de la masse salariale ».

 

Or, chacun s’accorde aujourd’hui sur le fait que pour la France les retraites par répartition, la sécurité sociale, le code du travail et les statuts constituent un « amortisseur social » dans cette crise qui frappe de plein fouet nombre de salariés de ce pays (licenciements, suppressions de postes, baisse du pouvoir d’achat…).

 

Alors même que c’est le « modèle social de la France », hérité des conquêtes sociales arrachées par les salariés avec leurs organisations syndicales, qui amortit le choc de la crise, il faudrait que les universités, qui ont maintenant des « compétences élargies » (loi LRU) « placent la masse salariale » (y compris donc les cotisations sociales) dans les institutions qui ont conduit à la crise ? Et cette proposition est faite au moment même où de prestigieuses universités américaines sont contraintes de licencier des centaines de personnels de toutes catégories, du fait de la baisse des revenus de leurs fonds propres placés !

 

Les universités devraient également « développer les ressources propres », méthodes de gestion financière propre au secteur privé et qui est contradictoire avec l’égalité de traitement des fonctionnaires et des étudiants sur tout le territoire ?

 

Non, pour le SNPREES-FO, ce ne sont pas « les ressources propres » des universités qu’il faut développer, ni le « placement » des salaires des personnels. C’est le budget de l’Etat qui doit financer intégralement les Universités !

 

Le SNPREES-FO sera très vigilant et d’ores et déjà, dès le lundi 7 septembre lors d’une audience avec la Ministre, il rappellera ses revendications :

  • la création de tous les postes nécessaires ;

  • le budget nécessaire au financement de l’équivalence TP-TD et à l’application du référentiel national d’équivalences horaires des universitaires ;

  • l’extension à toutes les catégories d’enseignants et d’enseignants chercheurs de l’équivalence TP-TD et du référentiel national d’équivalences horaires ;

  • l’application de l’équivalence TP-TD aux heures complémentaires de toutes les catégories d’enseignants et d’enseignants chercheurs.

 

Montreuil, le 02 septembre 2009